Association pour le développement holistique des communautés rurales (ASOPRICOR)
Yvon Poirier, luglio 2005
ASOPRICOR, une association à buts non lucratifs, à été fondée en 1978 dans la ville de Tocaima, et ses environs, en Colombie. Depuis cette date, cette association de pauvres agriculteurs a développé des stratégies afin de sortir de la marginalisation ; notamment en adoptant une stratégie d’autosuffisance et de diversification économique.
Ainsi, ils se sont détournés d’une agriculture de monoculture liée aux marchés de l’exportation, comme la banane et le café. En diversifiant ainsi la production, ils sont en mesure de produire une variété de fruits et légumes permettant d’augmenter l’autosuffisance et générer des revenus en visant plutôt le marché national, notamment celui de la capitale Bogota (qui est à proximité).
Cette approche permet également une agriculture durable, une agriculture qui prend moins d’engrais chimiques et des pesticides. De plus, les paysans sont plus en mesure de contrôler de circuit de production, allant de la culture elle-même jusqu’à la vente dans le marché local et régional.
Cette approche, à contre-courant du modèle néolibéral dominant, a rencontré beaucoup de résistance de la part de Ministères et grands groupes financiers qui préconisent un modèle construit sur l’exportation. C’est par la solidarité des paysans eux-mêmes, accompagnée de la solidarité avec d’autres organisations en Colombie et d’ailleurs, que l’approche d’ASOPRICOR s’est consolidée en Colombie.
Mais cela ne se fait pas sans graves difficultés. Ainsi, en 1997, quatorze paysans ont été assassinés par un groupe paramilitaire. Un des dirigeants historiques d’ASOPRICOR, Agustín Reyes, a vécu plusieurs années en clandestinité afin de ne pas être assassiné et il est présentement en exil au Canada. La situation violente en Colombie a amené l’association à développer un travail important en faveur de la paix.
Néanmoins, ASOPRICOR poursuit inlassablement sa mission de promotion d’un développement holistique des communautés rurales et de créer une organisation de personnes, familles et communautés qui vivent selon des valeurs et de principes de solidarité, d’égalité, de respect, de justice et de fraternité.
Agustín Reyes, qui était invité lors du Congrès du Réseau canadien de développement économique communautaire (RCDÉC) tenu en mai dernier, est un ardent défenseur du développement de la solidarité internationale des acteurs du développement.
Fonti :
À partir d’un entretien avec Agustín Reyes.
Cet article est disponible sur le blog : Bulletin international de développement local durable