Réduction du temps de travail, démocratie participative et monnaie-temps
Bruno Théret, décembre 2012
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Résumé :
Le potentiel des monnaies-temps en tant qu’outil de transformation sociale reste encore peu exploré, alors que ces monnaies alternatives permettent de combiner plusieurs objectifs sociaux et environnementaux au sein d’un même dispositif : réduction du temps de travail, participation citoyenne aux affaires publiques, réduction de l’endettement public et distribution des richesses.
L’actuelle distribution sociale du temps est un obstacle majeur à la démocratisation des sociétés contemporaines, l’égalité des chances d’accès aux fonctions politiques et aux services publics dépendant largement de la disponibilité en temps des citoyens. Nous passons paradoxale-ment une grande partie de notre vie au travail pour financer par des impôts des activités politiques et administratives que nous pourrions exercer pour une bonne partie nous-mêmes, mais dont l’accès nous est interdit par le rationnement du temps politique disponible et la constitution libérale-bureaucratique de l’Etat.
On devrait donc assigner à la réduction du temps de travail (RTT) une finalité politique propre, à savoir le développe-ment de la démocratie participative. Cette visée est d’au-tant plus intéressante qu’elle n’implique pas nécessaire-ment de diminutions de salaire ni de profit réinvestissable ; il suffit pour cela que la RTT ait pour contrepartie des allègements fiscaux accompagnés de baisses des dépenses publiques, celles-ci étant compensées à leur tour par le développement des activités politiques et de service public de tous les citoyens. En effet, l’impôt en argent auparavant gagné par un surcroît de travail dans l’économie capitaliste de marché peut pour partie être remplacé par un transfert de temps de travail en temps d’activités citoyennes.
Sources :
Site de l’Institut Veblen: www.veblen-institute.org