La finance et l’éthique dans un environnement financiarisé : le cas de la finance solidaire
Thèse de doctorat en Économie. Sous la direction de Jacques Prades. Soutenue le 31-05-2012 à Toulouse 2, dans le cadre de École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse), en partenariat avec Dynamiques rurales (laboratoire)
Thiédjé Gaudens-Omer Kouakou, May 2012
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La finance solidaire constitue un champ fécond d’analyse de la régulation de la finance par l’éthique. Toutefois, dans un environnement financiarisé, la finance solidaire court le risque de perdre son identité solidaire par un processus d’isomorphisme institutionnel. Une telle dérive est perceptible dans le cas de la microfinance dans les pays du Sud. On y repère trois modalités de microfinance selon un ordre croissant d’immersion dans la finance classique via un formatage de l’offre et de l’identité solidaire : la microfinance pré-bancaire (cas d’isomorphisme coercitif), la microfinance bancaire (cas d’isomorphisme normatif) et la microfinance comme actif financier (cas d’isomorphisme mimétique). Les différentes modalités de la microfinance sont modélisées à travers une formalisation mathématique. Cependant, cette difficulté d’articulation de la finance et de l’éthique relève moins de l’influence de l’environnement financiarisé que d’un déficit d’appropriation collective de la finance. Une telle appropriation collective, caractérisée par une initiative à partir des acteurs sociaux, une forte résilience face à l’incertitude, un fort ancrage territorial et un rôle facilitateur de l’État, se voit davantage dans la finance solidaire dans les pays du Nord.