Coopératives d’activité et d’emploi : des éléments de réponse de l’économie sociale au délitement du rapport salarial fordien
XIe Rencontres du RIUESS - Poitiers - 15/17 juin 2011
Catherine Bodet, Noémie De Grenier, juin 2011
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Résumé :
Nous abordons dans cette communication le développement des coopératives d’activités et d’emploi (CAE) comme une réponse de l’économie sociale à la transformation du rapport salarial fordien.
L’altération de ce modèle homogène a laissé la place à de multiples configurations, dans un contexte global d’individualisation du rapport au travail. On assiste à la généralisation de la précarité des travailleurs, salariés ou indépendants, accentuée par la perte de leur pouvoir de négociation collective.
Dans ce contexte, les CAE réinterrogent à la fois le modèle salarial et le modèle entrepreneurial. Organisées sous forme de sociétés coopératives ouvrières de production (Scop), elles proposent à des individus de se créer leur propre emploi au sein d’une entreprise partagée et coopérative. Protégés juridiquement par la responsabilité de la personnalité morale de la coopérative et socialement par le statut
de salarié, ces nouveaux coopérateurs cherchent à accéder à l’autonomie, à l’émancipation individuelle, via la construction collective de droits et de sécurité.
Cette expérimentation est féconde pour imaginer, à une plus large échelle, un rapport au travail renouvelé dans une perspective d’émancipation innovatrice sur le plan social, économique et politique.
Cette contribution analyse le cas particulier de Coopaname, coopérative francilienne créée en 2004. Elle est à ce jour la plus importante des CAE : elle rassemble aujourd’hui près de 500 activités économiques et se définit comme une expérience de « mutuelle de travail ». Nous traiterons de ces évolutions lorsque c’est pertinent à l’échelle micro-économique de Coopaname, ou méso économique des CAE du réseau national Coopérer pour Entreprendre.