L’économie solidaire entre cohérence morale et dissonance politique : un exemple de « dispute » autour du secteur des échanges sans argent (SEL et RERS)
VIIemes Rencontres du Réseau Inter-Universitaire de l’Economie Sociale et Solidaire, Rennes (2007)
Bruno Frère, mai 2007
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Résumé :
Cette communication consiste en une analyse des positions idéologiques et morales dans l’économie solidaire en France. Elle vise à répondre à la question suivante : Les SEL et les RERS peuvent-ils être considérés comme des structures d’économie solidaire ? Pour répondre, j’ai tenté d’établir la consistance idéologique de l’économie solidaire à l’aide de la sociologie morale (Boltanski, 1993, Boltanski, Thévenot, 1991, Frère 2006a, 2006b). Une grammaire commune, solidaire et associative, peut être trouvée : les acteurs de l’économie solidaire, ceux des SEL et des RERS parlent effectivement le même langage structuré par les mêmes règles. Ces règles sont d’une certaine manière des valeurs morales et chaque association d’économie solidaire doit être en mesure de s’y référer pour parler de son activité. Elle doit être capable de voyager entre les différentes topiques de valeurs et d’user des arguments que ces topiques suggèrent. Si elle ne le fait pas, elle ne peut pas être considérée comme faisant partie de l’économie solidaire.Ces valeurs sont les mêmes dans les RERS et dans les SEL. Mais, comme chaque association d’économie solidaire, ils privilégient l’une de ces valeurs. Et comme chaque association d’économie solidaire, ils connaissent certaines dissensions à leur sujet.