L’écologie industrielle condamnée à la théorie ?
Pauline Rey-Brahmi, octobre 2011
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Résumé :
En créant des synergies pour limiter les impacts sur l’environnement, le concept d’écologie industrielle apparaît très séduisant sur le papier. Pourtant, force est de constater que malgré la réflexion engagée et les projets lancés, les réalisations concrètes peinent à voir le jour.
Kalundborg. Cette ville du Danemark constitue encore le modèle à suivre des adeptes du concept d’écologie industrielle. L’idée paraît simple : considérer un territoire industriel comme un écosystème vivant. Au lieu du système linéaire industriel classique d’entrée de matières premières et de sortie de déchets, il s’agit de repenser le système circulairement. Concrètement, par la synergie entre entreprises ou à l’intérieur de l’entreprise, les déchets des uns deviennent les ressources des autres avec un recyclage tout au long de chaîne industrielle. Dans un contexte de raréfaction croissante de certaines matières premières et de réduction des impacts de l’industrie sur l’environnement, le concept fait mouche. A Kalundborg, ce sont près de 30 échanges entre entreprises qui ont été créés (1) permettant aussi de réaliser de nombreuses économies. 75 millions de dollars ont été investis pour un gain de 15 millions de dollars par an et une réduction de la consommation de pétrole de 20 000T par an (2).
Pourtant, le projet Kalundborg a débuté depuis les années 70 et ne trouve toujours pas de modèle comparable dans l’Hexagone. « Le problème de l’approche en France, c’est qu’elle reste essentiellement académique. », explique Emmanuel Riquelme gérant d’EWAM, un bureau d’étude spécialisé dans l’accompagnement du traitement de déchets industriels. De nombreux projets ont été imaginés mais peu atteignent le stade de la réalisation concrète.