Decrescendo cantabile. Petit manuel pour une décroissance harmonique.
Jean-Claude Besson-Girard, Editions Parangon/VS, Lyon, France, 2005
L’idée de décroissance fait peur. Il y a donc lieu de proposer une dimension désirable à sa nécessité, pressentie par une part grandissante de l’opinion, consciente de l’impossibilité à soutenir la chimère d’une croissance infinie sur une planète aux ressources limitées. Si le mot « civilisation » a pu offrir l’illusion d’une perspective d’humanisation de notre espèce, il n’est plus possible de l’employer pour nommer une opération dont l’objectif semble se confondre avec une déshumanisation générale. Vouloir abolir la décivilisation mercantile qui nous conduit à l’abîme demande d’en comprendre la généalogie, en renonçant à l’idée de progrès comme viatique d’une telle démarche. Décroître pour embellir est devenu l’impératif catégorique de la survie de l’espèce humaine, croître et enlaidir étant désormais synonymes de sa disparition annoncée.