La réforme des institutions financières internationales
Banque Mondiale et FMI sont parmi les cibles favorites des ONG. Etant, dans les faits les outils les plus opérationnels de la gouvernance mondiale, actuellement aux mains des pays riches, leur réforme est un test majeur d’une réforme de la gouvernance mondiale elle-même. Sans une réforme profonde de leur architecture, les Institutions financières internationales resteront le reflet d’une gouvernance mondiale sans véritable légitimité.
Pierre Calame, setembro 2001
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Resumo :
Les institutions financières internationales (IFI), FMI et Banque Mondiale sont sous le feu des critiques. Elles ont peu évolué dans leur mandat et leurs structures malgré une évolution radicale du contexte depuis leur création et sont, de ce fait, devenues des outils d’action des pays riches sur les pays pauvres. Cette situation appelle plus que des modifications à la marge ; elle nécessite une profonde réforme de structure autour de deux axes :
.\tune nouvelle architecture du système financier et fiscal international: la mise en place de régulations mondiales du système financier et monétaire international et la constitution d’une assiette fiscale internationale pour assurer à la communauté internationale des moyens d’une action « domestique » planétaire.
.\tde nouveaux fondements et de nouvelles règles de fonctionnement pour les IFI, conduisant à une approche plus ouverte, plus transparente et plus pragmatique et, surtout, réunissant les conditions d’une gouvernance légitime. Il s’agit tout simplement d’appliquer à ces institutions des principes de bonne gouvernance tels qu’ils ressortent, non d’une idéologie et de recettes mais de l’expérience internationale. La réforme du mandat et du mode de fonctionnement devrait faire du FMI un outil de stabilisation des relations financières internationales intervenant pour assurer que la fluctuation des cours relatifs des monnaies régionales demeure limitée et de la Banque Mondiale un gestionnaire de prêts à long terme agissant principalement par l’intermédiaire de Banques Régionales et pour promouvoir un développement responsable, pluriel et solidaire. Leurs agents auraient mission de rechercher et proposer dans chaque situation une réponse adaptée au problème posé, sur la base d’un ensemble d’analyses contradictoires publiques des actions passées.