Le concept de l’économie solidaire comme contribution à une meilleure gouvernance par la création de modèles d’organisations à responsabilité sociétale.
Romain Biever, 2015
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Resumo :
En tant que praticien je suis convaincu que l’économie solidaire est un concept qui nait avec les expériences de terrain et non l’inverse. En tant que chercheur j’essayerai de prouver cette hypothèse à travers cette étude.
La relation individu / société reste élémentaire au niveau de la discussion scientifique dans le domaine de la sociologie. Cette problématique représente en quelque sorte deux points de départ et de réflexion pour essayer de comprendre comment le vivre ensemble est possible et à travers quels moyens nous essayons d’au mieux organiser notre vie commune. Les différents moyens mise en place et reliés entre eux deviennent en ce sens des systèmes et sont multiples. Ils sont générés avant tout et autant par des démarches intellectuelles, que pratiques. Dans les deux cas par contre ces démarches produisent des structures, des changements et des évolutions, lesquels ont des répercussions aussi bien sur l’individu que sur la collectivité. Ce sont toutefois exclusivement des « productions » collectives si l’on considère que pour innover, intellectuellement ou pratiquement, tout un chacun dispose d’un bagage collectif pour y arriver. Ces moyens formant des systèmes, deviennent ainsi en principe et idéalement un bien commun et appartiennent à tout le monde. Dans nos démocraties nous appelons le jeu d’ensemble des moyens, des institutions et des systèmes, la gouvernance.
Les entreprises de production en termes d’outils de production ainsi que leur fonctionnement mécanique appartiennent à la catégorie des moyens. Le sens qu’on leur donne par rapport à la façon dont ils produisent et ce qu’elles produisent, appartient toutefois à la catégorie de la gouvernance.
Dans cette thèse nous posons l’hypothèse que si nous parlons de gouvernance, politique et économique, nous faisons l’amalgame des deux. Il est constaté que si nous parlons de gouvernance économique nous intégrons nos réflexions dans l’univers de la gouvernance politique et nous créons ainsi une relation, certes nécessaire, entre les systèmes économiques et politiques. Nous oublions avec cette manière de raisonner que le système économique n’est pas seulement une question qui concerne le comment (la façon de produire) et le quoi (ce qui est produit), mais pose également la question sur l’outil qui rend possible, le moyen en l’occurrence, cette production. Le moyen est l’entreprise et si le monde des entreprises a su se créer des institutions économico-politiques, lesquelles risquent d’échapper a tous contrôle démocratique, il est proposé ici de considérer plus particulièrement le moyen, donc l’entreprise, pour lui redonner une importance en tant qu’unité singulière en termes d’acteur et d’institution démocratique.
Pour que ces nouvelles institutions peuvent fonctionner, il faut que toutes les personnes impliquer dans le fonctionnement et toutes les parties concernées par l’activité de l’entreprise aient à nouveau une influence plus appuyée et sur le comment et le quoi et le pourquoi de cette production. Ainsi, dans cette thèse nous essayerons de prouver que pouvoir considérer les entreprises de production comme des institutions démocratiques à part entière et non seulement comme des instruments dépendants des grandes orientations imposées par les institutions politico-économique existantes, nous permet de redonner une chance à une société se revendiquant des principes démocratique.